vendredi 4 septembre 2015

Front supranational


 

Le tout nouvel eurogroupe parlementaire « Europe des Nations et des Libertés », coprésidé par Marine Le Pen et Marcel de Graaff (PVV néerlandais), mérite toute notre attention, non seulement parce qu'il constitue une nouvelle avancée des forces fascisantes dans le cadre de l'Union Européenne, mais parce que son étude fournit de précieux arguments à ceux qui présentent le FN
comme un rempart contre la mondialisation capitaliste.

Xénophobes de tous les pays...

Bien évidemment, tous les membres de ce nouveau groupes sont des xénophobes de choc, qui prétendent combattre la finance en tapant sur ces surexploités que sont les travailleurs immigrés. C'est notamment le cas de la dissidente du Ukip britannique, et du KNP polonais – une formation ultracatholique opposée à l'avortement, qui vient de mettre la pédale douce à son antijudaïsme pour sortir de l'isolement. Certains travaillent patiemment à banaliser le nazisme, comme le co­président Wilders lui­même, qui a traité le Coran de "Mein Kampf islamique", et les Autrichiens du FPÖ, dont le bal annuel voit valser sur les parquets viennois des nostalgiques de Hitler ­ Marine Le Pen en avait été l'invitée d'honneur en 2012. Rien d'étonnant, dans le fond...
... démembrez votre pays !

Plus instructive est la présence aux côtés du Front « National » de députés de la Ligue du Nord, qui comme de juste détestent les étrangers, mais considèrent en outre que les Italiens du sud entrent dans cette catégorie, traitent le gouvernement romain de « voleur », et réclament la création d'une « Padanie » indépendante, ce qui tuerait l’État national italien. Quant au Vlaams Belang, dont le représentant complète la photo de famille, il milite pour une Grand Flandre qui amputerait les territoires néerlandais et... français ! Sans parler de sa détestation de la langue française, et de son soutien aux nationalistes réactionnaires bretons d'Adsav...

Il y a juste un an, nous rappelions en éditorial la visite de Marion Maréchal­ Le Pen à la Fête européenne de ce parti. La complicité entre les pseudo­souverainistes du FN et ces dépeceurs d'Etats nationaux, qui s'inscrivent parfaitement dans la stratégie surpranationale de l'Europe des régions, s'est considérablement renforcée depuis, et nous avons une nouvelle confirmation qu'en France, l'anticommunisme n'est jamais patriotique : comme sous Pétain, il ne brandit le drapeau tricolore que pour mieux le traîner dans la boue, et n'organise la chasse aux bronzés que pour laisser les commandes à Berlin.