samedi 3 mai 2014

Guerre tiède




Tous ceux qui suivent l’actualité savent que la guerre froide n’a pas cessé avec la disparition de l’URSS : non seulement l’OTAN ne s’est pas dissoute malgré la fin de la « menace communiste », mais elle s’est élargie - tout en détruisant plusieurs Etats qui osaient lui résister au Proche-Orient.

Or, en cette année du centenaire de l’éclatement du premier conflit mondial, la guerre froide se réchauffe. Le coup d’Etat ukrainien qui a porté au pouvoir une coalition libéral-fasciste officiellement soutenue par l’Union Européenne et les Etats-Unis menace d’amener l’OTAN aux portes de la Russie - d’où la réaction immédiate de Poutine en Crimée. Quant à l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN, elle serait un casus belli - et cette guerre-là ne serait pas tiède…

Petit événement diplomatique ignoré de nos grands médias : le 21 mars, Jean-Yves Le Drian, ministre français de la Défense, rendait visite à son homologue estonien à Tallinn et déclarait : « Nous avons décidé la suspension de l'essentiel de la coopération militaire que nous avions avec la Russie. On ne peut pas être à la fois dans la condamnation justifiée de l'annexion militaire de la Crimée et continuer à coopérer. » M. Le Drian a indiqué par la même occasion que l’Etat français était aussi disponible pour des missions de surveillance aérienne avec des Awacs au-dessus de la Roumanie et de la Pologne.

Il convient ici de dire un mot du personnage en présence duquel le ministre français a jugé bon de faire ces déclaration. Urmas Reinsalu, ministre estonien de la Défense, a participé à plusieurs rassemblements néo-nazis. Lors de l’un d’eux, le 15 juillet 2012, il a rendu hommage aux collabos de L’Union des Combattants pour l’Estonie Libre. Tant que l’on espère mettre la main sur les immenses richesses de la Russie, on n’est pas trop regardant sur ses alliés...


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